Paul Rouget, Media365 : publié le jeudi 06 juin 2024 à 21h16
La nouvelle chute massive qui a entraîné la neutralisation de la 5e étape du Dauphiné, avec 50 coureurs impliqués, ne rassure pas le peloton, à moins d'un mois du départ du Tour.
Une véritable patinoire. Vendredi, la 5e étape du Critérium du Dauphiné entre Amplepuis et Saint-Priest a dû être annulée en raison d'une chute massive à une vingtaine de kilomètres de l'arrivée, avec une cinquantaine de coureurs au sol en raison d'une route rendue particulièrement glissante par la pluie. Et six d'entre eux ont dû être évacués : Alex Mariault (Cofidis), Laurens Huys (Arkéa-Bamp;B Hôtel), Milan Menten (Lotto Dstny) et Dylan Van Baarle et Steven Kruijswijk (Visma | Lease a Bike), qui manqueront la Grande Boucle. Des images choquantes, deux mois après une chute massive sur le Tour du Pays basque, qui avait marqué les esprits. Victime d'une fracture de la clavicule lors de cette chute, Remco Evenepoel, qui effectue son retour sur le Dauphiné, dont il a pris le maillot jaune la veille après avoir remporté le contre-la-montre individuel, est de nouveau tombé jeudi, et a été touché au genou.
Mais le Belge de la Soudal Quick-Step, "sauvé" par son casque, ne veut "blâmer personne. C'était glissant." Avant de relativiser, en rappelant la chute mortelle de Gino Mäder sur le Tour de Suisse 2023 : "Si je tombe assez gravement mais que je suis encore vivant, c'est le plus important. L'an dernier, sur une course, j'étais dix secondes devant un coureur qui est décédé. C'est ce qui me permet de me faire relativiser. Les chutes font partie de notre sport. Cela m'aide à accepter un moment difficile." Mais l'inquiétude n'en reste pas moins grande au sein du peloton, à moins d'un mois du départ du Tour de France. Notamment en raison de ces vélos qui vont "trop vite", comme l'expliquait Marc Madiot, manager de la Groupama-FDJ, lors du Tour du Pays basque. Pour le directeur technique de la course, interrogé par Le Parisien il y a ainsi "un gros problème de matériel. Cette répétition le prouve. Il y a des freinages mal adaptés et des cadres pas préparés à ce genre de route. Il suffit d'un mec qui glisse et c'est l'enchaînement. J'ai bien conscience qu'ainsi, je m'oppose aux équipes. Mais le constat est là. Le matériel pose question", a rappelé Thierry Gouvenou.