Cofidis : Martin craint que le Tour ne puisse plus se dérouler en juillet

Aurélie SACCHELLI, Media365, publié le vendredi 18 novembre 2022 à 16h10

Dans une interview accordée à Reporterre, le coureur de Cofidis Guillaume Martin évoque ses peurs liées au réchauffement climatique, craignant notamment que le Tour de France ne puisse plus se dérouler en juillet.

Titulaire d'un Masters de philosophie, Guillaume Martin a toujours un avis aiguisé sur les sujets de société, et cette semaine, le coureur de Cofidis, âgé de 29 ans, a été interrogé sur le sujet du réchauffement climatique par le site Reporterre. Le Normand n'a pas caché son inquiétude au sujet de la pratique du cyclisme en plein été dans le futur. « Nous vivons un gros, très gros problème. Je me souviens tout particulièrement du Tour d'Espagne 2021. Pendant plusieurs jours, nous avions traversé des chaleurs hallucinantes, particulièrement dans le sud de l'Espagne. J'ai le souvenir d'une étape où, pendant cinq heures, mon compteur n'était pas descendu en dessous de 33 °C. En moyenne, nous étions autour de 39 °C, alors que nous sommes montés en altitude. Un moment, je me suis demandé ce que je faisais là, à faire des efforts extrêmes sous des températures extrêmes, pendant que les autorités conseillaient à la population de rester cloîtrée chez elle avec les volets fermés. Ces derniers temps, nous réalisons que dans notre monde déréglé, il va être de plus en plus compliqué de faire du sport. Très concrètement, dans le monde du cyclisme, ça pose la question de l'organisation des courses à certaines périodes de l'année. Je ne suis pas certain que le Tour de France puisse continuer de se tenir en juillet. Il en va de la santé des coureurs et des spectateurs », s'interroge celui qui a terminé 8eme du Tour de France et 9eme de la Vuelta en 2021.

L'avion, mode de transport privilégié par  les cyclistes

Guillaume Martin reconnait qu'il n'est pas un exemple en termes de bilan carbone au vu des nombreux voyages en avion qu'impose les courses cyclistes : « Je passe 200 à 250 jours loin de chez moi, par an, admet-il. Ça ne veut pas dire que je prends l'avion tous les jours, mais tout de même, c'est le mode de transport privilégié. C'est celui qui permet de gagner le plus de temps de récupération. Ce sont ces heures de récupération en plus qui font parfois la différence, qui nous permettent de réaliser de grandes performances sur une course. » Le coureur avance toutefois des solutions pour que le cyclisme pollue moins, comme réduire le nombre de véhicules de la caravane publicitaire, utiliser des véhicules électriques, prendre plus souvent le train ou réduire le plastique dans les produits de ravitaillement. La santé des coureurs dans les années futures passe sans doute par là.

Vos réactions doivent respecter nos CGU.