Aurélien Canot, Media365, publié le lundi 24 avril 2023 à 13h36
Revenu dimanche sur la chute de Tadej Pogacar qui a obligé le Slovène à se faire opérer de plusieurs fractures à la main gauche, l'ancien coureur Philippe Gilbert estime que ce coup dur peut avoir de fâcheuses conséquences pour la suite de la carrière du double vainqueur du Tour de France.
Opéré avec succès dimanche à Gand après sa violente chute lors de Liège-Bastogne-Liège, Tadej Pogacar, qui souffrait de multiples fractures au niveau du poignet gauche, devrait en théorie pouvoir reprendre l'entraînement d'ici quatre semaines et la compétition dans dix semaines dans le pire des cas (huit dans le meilleur). Toutefois, si pour Mauro Giannetti, manager de l'équipe UAE Team Emirates, le plus grave que peut redouter aujourd'hui son leader est uniquement d'être "quelque peu ralenti dans sa préparation pour le Tour de France", pour reprendre les déclarations de l'Italien dans "Bartoli Time" sur RMC Sport dimanche soir, Philippe Gilbert, lui, est beaucoup plus inquiet. Pour l'ancien coureur belge aujourd'hui consultant sur la chaîne Eurosport, la chute dont a été victime dimanche le coureur qui avait remporté douze victoires en 18 jours de compétition depuis le début de saison pourrait avoir des conséquences très fâcheuses pour la suite de sa carrière. A entendre le Belge, il se pourrait même que le Slovène ne retrouve jamais son meilleur niveau. Ne serait-ce qu'en raison de la nouvelle posture éventuelle sur le vélo que pourrait devoir adopter le vainqueur du dernier Paris-Nice.
Gilbert : "Ca peut être grave"
"J'ai peur que ça entraîne une certaine raideur, parfois ça se répercute au niveau de l'épaule, ça peut modifier sa position sur le vélo", a éclairé Gilbert dimanche sur la plateau des "Rois de la pédale" après la victoire de son compatriote Remco Evenepoel. Pour l'ancien champion du monde, ça peut même "être grave", dans la mesure où en cyclisme, la moindre modification dans la manière de se tenir ou de pédaler, surtout lorsqu'il est question de champion comme Pogacar, peut coûter très cher. "Des fois, ce genre de chutes, si ça ne guérit pas bien, on doit changer sa position, adapter le reste du corps, ça peut dérégler la machine. On sait qu'à ce niveau là, 1% ou 2% en moins, ça peut être un gros changement", insiste bien Gilbert, en espérant bien évidemment se tromper.