Thomas Siniecki, Media365 : publié le vendredi 05 janvier 2024 à 17h27
Le cyclisme moderne, vampirisé par les grosses armadas (Visma, UAE, Soudal Quick-Step, INEOS) où même les lieutenants deviennent surpuissants, ne correspond plus tout à fait à Romain Bardet.
Romain Bardet ne semble pas si malheureux d'être plus près de la fin que du début. Et pour cause, il préférait le métier "il y a dix ans", comme il l'a confié à Eurosport : "Il y avait une plus grande part d'humain, j'ai toujours aimé cette part autodidacte qui a quasiment disparu dans la planification et l'entraînement. J'ai la sensation qu'on est de plus en plus des exécutants, parce que la science a pris le dessus. On arrive à cerner la performance dans ses moindres détails, ce qui va de pair avec le fait que de plus en plus de jeunes arrivent à éclore si précocement. Les logiciels sont bien établis, on fait rentrer les jeunes dans le système. Il y a moins de place pour les gars qui faisaient des choses selon leur feeling... des coureurs à la Thibaut Pinot, finalement."
"Une victoire d'étape sur le Giro, j'aimerais cocher ça"
Quant à ses ambitions personnelles pour ce qui pourrait être sa dernière saison, même s'il continue de laisser planer le mystère, c'est le Giro qui l'émoustille : "Une victoire d'étape sur le Tour d'Italie, j'aimerais cocher ça avant d'arrêter. Ce serait un beau clin d'oeil." Comme Thibaut Pinot, justement, il revendique un vrai lien affectif avec le premier grand Tour de la saison, quand bien même celui-ci a démarré très tard : il n'y a en effet participé que deux fois, en 2021 et 2022, et ne l'a terminé que lors de sa première apparition (septième du général).
L'ancien coureur historique de l'équipe AG2R, passé depuis 2021 chez DSM, va voir comment la saison se déroule et confirme que c'est sa réflexion personnelle au cours de cette année qui forgera sa décision pour la suite : "Il n'y a pas de direction, ni dans un sens ni dans l'autre. J'ai la chance que ça se passe très bien avec l'équipe."