Clément Pédron, Media365 : publié le mercredi 29 janvier 2025 à 10h38
Après avoir créé l'équipe Astana en 2006, Alexandre Vinokourov est encore et toujours le manager de la formation kazakhe. À l'aube de la nouvelle saison avec un nouveau sponsor chinois, le champion olympique 2012 revient sur les critiques dont il a été la cible.
Vous avez dit revanchard ? Un brin. La saison 2025 de cyclisme vient à peine de démarrer et les observateurs les plus avisés ont sans doute remarqué un petit changement chez Astana. Au niveau de l'appellation de l'équipe. Cette dernière se nomme désormais la XDS-Astana, du nom de son nouveau sponsor, une marque chinoise de cycles XDS. Avec ce naming et l'apport financier de ce nouveau partenaire, la formation du Kazakhstan entend revenir sur le devant de la scène alors qu'elle figure actuellement au 21ème rang du classement mondial UCI. Dans un entretien publié ce jour à l'Équipe, Alexandre Vinokourov, le patron de cette formation, a fait un point sur les objectifs. « On ne peut pas se cacher, nous sommes dans une situation compliquée au classement mondial, lâche le Kazakhe. Il nous manque beaucoup de points UCI pour accrocher la 18ème place et rester dans le World Tour. Mais si je n'y croyais pas, si les coureurs n'y croyaient pas, ça ne servirait à rien de prendre le départ des courses. Je suis naturellement optimiste. »
Pourtant, bon nombre de personnes autour de lui ont imaginé le pire tant Astana a dégringolé au classement, passant des premières aux dernières places de ce fameux classement. Le champion olympique en 2012 à Londres s'en explique et se défend : « Il y a eu une très mauvaise gestion de l'équipe, non pas par mon encadrement mais par les actionnaires qui ne connaissaient pas grand-chose à ce sport et sont arrivés en expliquant qu'avec eux tout irait beaucoup mieux. Malheureusement, on a chuté à cause de tensions internes qu'on aurait pu éviter s'ils avaient suivi ma vision et mon expérience. Mais au lieu de ça, ils ont cherché à me mettre dehors ».
Vinokourov : « Déçu du traitement que je dois subir »
Déçu par une « saison de merde » l'année dernière avec 5000 points UCI à rattraper cette année, Alexandre Vinokourov, manager de l'équipe de 2013, compte désormais redorer le blason du Kazakhstan même s'il conserve une certaine animosité envers ses détracteurs. « On m'a reproché les mauvais résultats par rapport au budget qu'on nous accordait alors que les stratégies dans la gestion de l'équipe ne venaient pas de moi. Il y a toujours eu beaucoup de jalousie autour de mon nom.[...] Voir Vinokourov être toujours premier a être interviewé a pu énerver certaines personnes notamment à la Fédération. On a voulu me mettre des bâtons dans les roues et c'est l'équipe qui en a souffert ». Le vainqueur à deux reprises de Liège-Bastogne-Liège s'insurge également du traitement de son fils (Nicolas), absent des sélectionnés pour les championnats asiatiques.
Après un recrutement marqué par des noms connus (Wout Poels, Diego Ulissi, Fausto Masnada, Clément Champoussin et Sergio Higuita notamment), Alexandre Vinokourov espère faire des « gros coups » mais est bien conscient qu'il n'a pas le coureur pour gagner « une course à étapes de trois semaines ». Mais avec son sponsor XDS, qui a fait grimper à 30 millions d'euros le budget, le Kazakhe ne s'empêche pas de rêver et veut prendre sa revanche.