Jeep Elite : Le basket français se met en grève

Aurélie SACCHELLI, Media365, publié le samedi 12 juin 2021 à 13h41

Amary Sy, le président du Syndicat national des basketteurs, a annoncé dans L'Equipe qu'un préavis de grève était déposé pour les quarts de finale de Jeep Elite prévus les 20 et 21 juin.

Coup de tonnerre sur le basket français ! Alors que la Ligue nationale avait décidé le 1er juin que la saison de Jeep Elite se terminerait par des quarts de finale en un match sur le parquet de l'équipe la mieux classée les 20 et 21 juin, puis un Final Four à Rouen les 24 et 26 juin (sans les internationaux), le Syndicat national des basketteurs a annoncé à L'Equipe, via son président Amara Sy, qu'il lançait un appel à la grève pour les quarts de finale. « On a fait des compromis mais là on n'a plus de gaz. La phase finale ? On peut dire que c'est mort , ce sont quand même les joueurs qui jouent... », tonne "L'Amiral", qui évolue actuellement à Paris en Pro B, toujours en course pour la montée en Jeep Elite. Selon Amary Sy, une grande majorité des joueurs évoluant dans les dix clubs encore en lice pour se qualifier pour les quarts de finale (Dijon, ASVEL, Monaco, Strasbourg, Bourg-en-Bresse, Boulogne-Levallois, Orléans, Le Mans, Limoges et Nanterre) s'est prononcée en faveur de la grève (deux fois contre). La Ligue nationale n'a pas encore réagi à cet appel à la grève et se voit donc mise devant le fait accompli, alors que la saison régulière doit se terminer le 18 juin avec le choc entre Monaco et l'ASVEL. Rappelons que la LNB avait décidé que, si la saison ne pouvait pas aller à son terme, pour une raison ou pour une autre, c'est alors le "ranking" qui serait appliqué pour sacrer le champion de France 2021. Le "ranking" prend en compte à 90% les résultats des quatre dernières saisons et à 10% les points liés au Label (structure et finances des clubs, marketing, formation, infrastructures)...

Fournier en désaccord avec cette grève

Avant que la décision de disputer une phase finale après la saison régulière ne soit entérinée, les capitaines des clubs de Jeep Elite avaient déjà fait part de leur refus, via une lettre envoyée à la LNB, qui n'avait pas été prise en compte. Cette lettre avait notamment suscité la colère de Tony Parker, le président de l'ASVEL, qui n'avait pas mâché ses mots, toujours dans L'Equipe, fin mai : "Pour moi, terminer sur la saison régulière ce n'est pas la formule ni le fonctionnement du basket tout simplement. (...) L'année dernière, pas un seul de mes joueurs n'a voulu faire un effort (financier). Ils ont tous dit : "Je veux 100% de mon salaire!". Bah, si tu veux toucher ton salaire, tu joues. (...) Quand tu voies que les joueurs NBA ont fait 72 matchs (en cinq mois, ndlr). Nous, on s'est reposés, on a joué de novembre à février un ou deux matchs par mois et après, on veut même pas jouer. Franchement, c'est une blague !" Evan Fournier, via Twitter, a également exprimé son désaccord avec cette grève : "Franchement les gars vous êtes pas sérieux. J'ai quand même l'impression que vous mettez en danger votre gagne-pain. OK vous êtes fatigués, la saison est longue ça je comprends. Mais demain tu joues pas, les sponsors/partenaires se barrent, t'as plus de taffe. C'est un écosystème. On commence à sortir de cette pandémie c'est pas le moment de faire grève au contraire. Revoir les fans dans des salles pleines et terminer la saison avec des play-offs c'est l'essence même du basket. Je pense que vous faites un mauvais calcul." Entre les problèmes pour trouver un diffuseur télé payant des droits, la fin du partenariat avec Jeep, et cette saison très particulière où elle a attendu des mois le retour du public dans les salles pendant que les autres sports français continuaient à jouer normalement (handball et volley notamment), la Ligue nationale de basket s'offre une nouvelle affaire dont elle se serait bien passée...

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