Mathieu Warnier, Media365, publié le lundi 27 février 2023 à 16h25
Candidat à la présidence de la FIBA Europe en mai prochain, Jean-Pierre Siutat a fait de la résolution du conflit entre l'instance et l'Euroligue un de ses engagements. Le patron du basketball français espère que la nouvelle direction de l'ECA sera à l'écoute.
Jean-Pierre Siutat veut enterrer la hache de guerre. Depuis plus de deux décennies, la FIBA Europe et l'ECA, société organisatrice de l'Euroligue, sont en conflit ouvert. La mise en place de plusieurs fenêtres internationales au milieu de la saison en 2017 n'a fait qu'envenimer les choses, l'Euroligue n'hésitant pas à programmer des rencontres de ses compétitions aux mêmes dates, empêchant les clubs de libérer leurs joueurs pour porter le maillot de leur sélection. Ce conflit, l'actuel président de la Fédération Française de basketball (FFBB) entend essayer d'y mettre un terme s'il est élu à la tête de la FIBA Europe le 20 mai prochain, l'ancien international espagnol Jorge Garbajosa étant son seul adversaire. « On doit mettre en oeuvre une vraie gouvernance harmonieuse entre les deux entités. Ce conflit n'a que trop duré, a-t-il confié dans un entretien accordé au quotidien L'Equipe. On a des compétitions internationales et de clubs de très grande qualité mais on n'arrive pas à les convertir sur le plan financier et l'image. Il faut se mettre ensemble pour les calendriers, le respect des joueurs, des arbitres. Je vais mettre toute mon énergie dessus. »
Siutat : « Les clubs doivent respecter les fenêtres internationales »
Afin d'atteindre son objectif, Jean-Pierre Siutat espère tirer le maximum de son amitié avec Dejan Bodiroga, qui a pris la tête de l'ECA aux côtés de Marshall Glickman en lieu et place de Jordi Bertomeu. « Il connaît bien la FIBA et le monde des clubs, Glickman connaît le business, a confié le patron du basketball français au sujet du duo formé par l'ancien international serbe et l'homme d'affaires américain. C'est un tandem qui peut fonctionner, deux personnes qui peuvent changer les choses. L'Euroligue doit se stabiliser et les clubs doivent respecter les fenêtres internationales. » Toutefois, s'il est important pour le basketball européen, ce dossier ne sera pas le seul sur le bureau de Jean-Pierre Siutat s'il devait prendre les rênes de la FIBA Europe. Ce dernier met notamment en avant le développement du 3x3 face à la « recrudescence de promoteurs privés ». « Je veux que les Fédérations jouent un rôle primordial dans son développement », ajoute-t-il. L'autre axe de sa candidature est le « soutien aux fédérations » qui composent l'instance continentale. « La FIBA Europe, c'est 50 pays, 50 fédérations, très disparates, entre la France, qui a 40 millions d'euros de budget, et l'Arménie 500 000 euros », résume-t-il.
Siutat : « Je n'ai aucune pression »
Réélu en 2020 pour un troisième mandat à la tête de la FFBB, Jean-Pierre Siutat a confirmé que ce serait son dernier. Un départ qui pourrait être avancé s'il devait être élu à la tête de la FIBA Europe. En effet, sa démission serait effective « avant le congrès mondial fin août 2023 ». Le cas échéant, sa succession est d'ores-et-déjà en place, avec le vice-président Jean-Pierre Hunckler qui assurerait l'intérim en attendant les élections prévues en décembre 2024. « Il y aura donc une continuité jusqu'en 2024 avec une équipe en place », assure Jean-Pierre Siutat. « Je n'ai aucune pression car cela se passe très bien à la FFBB, avec un plan pour préparer les Jeux 2024 et pour l'héritage post-olympique », ajoute-t-il. Pour appuyer sa candidature à la FIBA Europe, le patron du basketball français met en avant son « expérience à la FIBA, comme premier vice-président de la FIBA Europe et membre du bureau mondial depuis 2014 ». « Je me lance car j'en ai l'énergie, je pense être capable de faire évoluer les choses en Europe », affirme-t-il. Toutefois, s'il devait échouer face à Jorge Garbajosa, Jean-Pierre Siutat assure qu'il restera à la tête de la FFBB « jusque fin 2024 ».