Eurocoupe : Strasbourg, seul finaliste français jusqu'à mardi

Eurocoupe : Strasbourg, seul finaliste français jusqu'à mardi©Media365

Nicolas Kohlhuber, Media365 : publié le vendredi 23 avril 2021 à 16h24

Avant Monaco qui va défier l'UNICS Kazan à partir de ce mardi, le seul club français qui a joué une finale d'Eurocoupe est Strasbourg. Il y a cinq ans, les Alsaciens n'étaient pas passés loin de l'exploit face à Galatasaray. Retour sur l'épopée de la SIG qui s'était terminée avec une médaille d'argent.

Et si la France voyait enfin un de ses clubs inscrire son nom au palmarès de l'Eurocoupe ? C'est avec cet objectif que Monaco va aborder la finale de la C2 face à l'UNICS Kazan à partir de ce mardi. La Roca Team va tenter de finir le travail que Strasbourg n'était pas parvenu à achever en 2016. Il y a cinq ans, la SIG était devenu le premier club français à accéder à la finale de cette compétition. Après avoir commencé la saison en Euroligue, les hommes de Vincent Collet avaient été reversés en Eurocoupe au stade du Top 32. Dans la plus prestigieuse des compétitions européennes, des exploits face à l'Etoile Rouge de Belgrade, au Real Madrid ou au Fenerbahçe avaient servi de prélude à l'épopée à venir. En C2, une deuxième place dans le groupe H derrière Gran Canaria mais devant l'Avtodor Saratov et l'Hapoël Jérusalem avait été synonyme de qualification pour la phase à élimination directe. Les Alsaciens y avaient alors pris le meilleur sur Oldenburg (après avoir perdu le match aller), Nizhny Novgorod (après deux prolongations) et Trente (après avoir perdu le match aller) pour s'offrir une chance de soulever le trophée face à Galatasaray. En parallèle à une saison de Pro A qui se terminera avec une défaite en finale, comme lors des trois saisons précédentes, la SIG a fait preuve de caractère pour se qualifier pour la première finale continentale de son histoire .



A l'époque, la finale se décidait sur une double-confrontation avec la différence de points pour départager les deux équipes si la série se terminait sur un score de 1-1. Pour la finale aller qui est organisée au Rhénus le 21 avril 2016, l'engouement a été à la hauteur de l'évènement. L'enceinte alsacienne aurait pu être remplie au moins quatre fois tant la demande de billets a été élevée. Les hommes de Vincent Collet ont aussi été dignes du rendez-vous. Dans un match longtemps équilibré, ils ont été appliqués défensivement pour faire déchanter les stars de l'institution turque. Menés de huit points dans le troisième quart-temps, les partenaires de Rodrigue Beaubois ont profité d'un coup de chaud de Jérémy Leloup à trois points pour prendre les devants dans les dix dernières minutes. Mardy Collins (18 points, 8 rebonds, 6 passes décisives), élu dans le meilleur cinq de la compétition, a été le meilleur marqueur, passeur et rebondeur de la SIG sur ce match aller remporté de quatre petits points (66-62). L'avance était maigre en prévision du match retour prévu sur les rives du Bosphore mais Vincent Collet était satisfait d'avoir mis le doute dans l'esprit d'une équipe bien plus puissante financièrement."On a un tout petit peu ébréché leur confiance je pense. Pour le faire davantage, il faudra être exceptionnel sur leur parquet" analysait le sélectionneur de l'équipe de France au micro de France Bleu Alsace.

Une semaine plus tard à l'Abdi Ipekçi Arena, la mission des Strasbourgeois s'annonçait périlleuse. Plus de 60 000 supporters avaient tenté d'obtenir une place dans ce chaudron de 12 000 places. Les Turcs aussi courraient après un premier titre continental. Pour assister à cet événement, certaines stars de l'équipe de football du club stambouliote, dont Lukas Podolski, ont pris place dans les tribunes. Dans cette ambiance de folie, les SIGmen ont oublié leurs valeurs et sont passés à côté de l'entame de match. Galatasaray n'a eu besoin que de quelques minutes pour prendre une avance supérieure à dix points. Errick McCollum et Sinan Guler ont scoré, y compris de loin, et Stéphane Lasme a dominé à l'intérieur en terminant avec un double-double (16 points, 10 rebonds). Mais quand Strasbourg est parvenu à mettre sa défense en place, l'écart s'est réduit. Même si les coéquipiers d'un jeune Frank Ntilikina resté sur le banc n'ont jamais mené au score lors du match retour, ils ne sont pas passés loin de l'emporter. Alors que les pensionnaires de Pro A avaient besoin de perdre de moins de quatre points pour être sacrés, ils sont revenus à -6 grâce à un panier de Mardy Collins (16 points) à moins de trois minutes de la fin du match.  Ca n'aura pas été suffisant. Si Galatasaray est resté muet pendant les deux minutes suivantes, les Strasbourgeois n'ont plus réussi à mettre le moindre point avant le buzzer final. D'un rien, ils ont manqué l'occasion de remporter la plus belle victoire de l'histoire du club alsacien. "On a vu la victoire se profiler devant nous. On a voulu jouer aux héros... et on a oublié le collectif. La déception est immense : c'est presque de la détresse dans le vestiaire", analysait Vincent Collet à l'issue de cette fin de match frustrante qui a été vécue sur écran géant dans la capitale alsacienne. "Regrets éternels" titrait alors le site officiel de la SIG. Pour les Strasbourgeois peut-être (et encore, la SIG va participer au Final 8 de Ligue des Champions le mois prochain) mais pas pour le basket français qui a une nouvelle occasion de voir un de ses clubs être sacrés grâce à Monaco à partir de la semaine prochaine.

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