WRC : Ingrassia, "un homme ordinaire qui a vécu une aventure extraordinaire"

Thomas Siniecki, Media365 : publié le lundi 22 novembre 2021 à 21h51

Julien Ingrassia est entré au panthéon du sport automobile français. Séparé de Sébastien Ogier dans les meilleurs termes qui soient, l'octuple copilote champion du monde était l'indispensable pendant, chez Citroën, Volkswagen, Ford puis Toyota.

Comme Daniel Elena avait dû progresser dans l'ombre de Sébastien Loeb, l'aventure de Sébastien Ogier a également été celle de Julien Ingrassia, copilote d'une fidélité à toute épreuve. Lui aussi a été couronné dimanche à Monza de son huitième titre mondial, revenant à une longueur du record des illustres prédécesseurs et compatriotes chez Citroën (Sébastien Loeb a félicité ses compatriotes sur Twitter) : "Dans une vie, je peux vous dire que c'est une émotion vraiment étrange pour un homme simple comme moi. Je suis juste un homme ordinaire qui a vécu une aventure extraordinaire. J'en suis vraiment très fier. Je ne pense à rien d'autre qu'à ces magnifiques moments." Ingrassia ne replongera pas l'année prochaine, contrairement à Ogier qui effectuera encore quelques rallyes.

Ogier : "Parfois, il se sent dans sa bulle, peut-être un peu cérébral"

"Tous ces moments où on a roulé à fond au milieu des falaises et des arbres... On est là, on a gagné. Ce sera bizarre quand ça va s'arrêter, c'est sûr." "Ce n'est pas tous les jours que vous dites au revoir à quelqu'un qui a autant compté dans votre vie, rappelle de son côté Ogier (pour L'Equipe). Mais au moins, c'est la fin idéale pour nous deux." Le pilote est évidemment celui qui le connaît le mieux : "Depuis quinze ans, j'aime la façon dont il me donne les notes. Parfois, il se sent un peu hors de portée, dans sa bulle, peut-être un peu cérébral. Il est complètement concentré, on ne peut pas lui rejeter la faute. C'est comme ça qu'il fait son travail." Et plutôt bien.


Le natif d'Aix-en-Provence, âgé de 41 ans, a rencontré Ogier en 2005. Le binôme devenait déjà champion du monde juniors en 2008, moment où Ogier se dit particulièrement fier d'avoir résisté aux demandes de Citroën de s'adjoindre un autre copilote plus expérimenté : "La plupart des pilotes, lorsqu'ils entrent dans ce monde, disent oui à tout car ils ont peur pour leur place. J'étais déjà assez fort pour dire qu'il allait réussir, et c'était la bonne décision." CQFD.

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