Thomas Siniecki, Media365 : publié le dimanche 02 janvier 2022 à 17h04
Joël Pally, également présent avec Philippe Boutron lors de l'explosion du camion jeudi avant le départ du Dakar, n'a pas été touché. Mais en ayant vécu l'effroi de l'intérieur, il est bien sûr très marqué par ce que son ami a subi.
Philippe Boutron, pilote chevronné et président de l'US Orléans (qui évolue en National), a été grièvement blessé à la jambe jeudi avant le départ du Dakar, lors d'un transfert en camion. Son club a confirmé qu'il était pris en charge dans un hôpital de Djedda, sur place en Arabie saoudite. Samedi, pour La République du Centre, c'est son ami Joël Pally qui a été contacté et a expliqué la scène ainsi que la situation. Il se trouvait lui aussi au sein du camion, qui n'était pas un véhicule d'assistance mais un des nombreux moyens de locomotion mis à disposition de la course pour effectuer divers trajets : "Ce camion n'avait pas besoin de vérifications techniques, car il ne figurait pas sur la liste des véhicules officiels."
"C'était festif, ça blaguait. On n'a rien vu venir"
Pally devait suivre Boutron en camping-car durant toute la durée de la course, "aller de bivouac en bivouac pour améliorer l'ordinaire, aux soirs des étapes". Il relate : "On rentrait à l'hôtel. Et, au lieu de prendre un taxi, on est montés dans le camion. On est partis l'esprit tranquille. C'était festif, ça blaguait. On n'a rien vu venir. J'étais juste derrière lui... Les airbags ont éclaté. Le véhicule a continué à avancer sur une centaine de mètres, avant de s'arrêter tout seul. Ça a commencé à sentir le brûlé. On est sortis très vite, sauf lui. Alors on l'a sorti, avant de l'allonger sur la chaussée. Le camion commençait à brûler. Son copilote a réagi de manière incroyable en lui faisant des garrots. Il perdait beaucoup de sang. Il a des plaies importantes qu'il faut nettoyer. Il est sous anesthésie pour ne pas trop souffrir."
Le compère de Boutron évoque désormais "des envies de pleurer" : "Il y a des images que tu ne peux pas raconter." Il se dit enfin persuadé qu'il ne s'agit pas d'un accident : "Appelez ça comme vous voulez, mais c'est bien un acte malveillant. Un engin explosif qui a été posé là." Pally est attendu lundi en France, alors que l'US Orléans espère que ça pourra être également le cas "dans les prochains jours" pour son président.