GP du Portugal : Le Grand Prix en questions

GP du Portugal : Le Grand Prix en questions©Panoramic, Media365

Mathieu WARNIER, Media365, publié le lundi 26 octobre 2020 à 07h46

Retour en questions sur le Grand Prix du Portugal, remporté ce dimanche par Lewis Hamilton devant Valtteri Bottas et Max Verstappen.

Hamilton dépasse Schumacher au nombre de victoires, mais peut-on vraiment les comparer ?

DEUX EPOQUES BIEN DIFFERENTES MAIS DES SIMILITUDES. C'était attendu et c'est désormais une réalité, Lewis Hamilton a dépassé le total de victoires en Grand Prix de Michael Schumacher avec sa 92eme victoire ce dimanche à Portimão. Une première étape avant de rejoindre l'Allemand avec un septième titre mondial en fin de saison... voire un huitième en 2021 s'il décide de prolonger son contrat avec Mercedes, ce qui n'est pas encore acquis. Deux performances exceptionnelles qui marqueront chacune leur ère mais qui, objectivement, peuvent difficilement être comparées quand bien même l'Allemand et le Britannique ont des traits communs. Après avoir créé l'exploit pour lancer leurs carrières respectives, le titre avec Benetton pour Schumacher, avec McLaren pour Hamilton, ils ont tous deux remis au sommet de la hiérarchie un constructeur mythique. Si Michael Schumacher a personnifié le retour au premier plan de la Scuderia Ferrari à la fin des années 1990, Lewis Hamilton a pris la suite de l'Allemand pour devenir le porte-étendard de Mercedes, qui est revenu avec une écurie à son nom en 2010. A l'image de Fangio, Lauda, Prost ou Senna, ils font partie de la caste des plus grands et resteront dans les mémoires pour cela.

Quelle première pour Portimao ?

TRES DECEVANTE. Construit en 2008, l'Autodromo Internacional do Algarve est un circuit qui a offert un nouveau défi aux pilotes, tout comme le Mugello. Mais si le Grand Prix de Toscane a été le théâtre d'une course folle, ça n'a pas été le cas du Grand Prix du Portugal mis à part un premier tour piégeux. Avec les F1 actuelles, qui peinent à se suivre, il est difficile d'avoir une course riche en action avec des pilotes qui peuvent rivaliser sur la piste. Mais, avec des Mercedes sur une autre planète, le suspense n'a pas été au rendez-vous si l'on excepte la charge de Pierre Gasly dans les derniers tours pour remonter au cinquième rang. Il y avait clairement de quoi faire mieux pour ce retour au Portugal 24 ans après la dernière course disputée dans le pays, mais pas de raison de pointer du doigt pour autant le tracé « montagnes russes » de Portimão.

Qu'est-il arrivé dans le premier tour ?

LA PLUIE S'EST INVITEE, BOTTAS ET HAMILTON N'ONT PAS FORCÉ. Si les Mercedes n'ont pas manqué leur envol pour conserver les deux premières places, les Flèches d'Argent ont vécu une fin de premier tour bien plus difficile, laissant le commandement à un surprenant Carlos Sainz Jr. Valtteri Bottas et Lewis Hamilton, chaussés de gommes medium, donc plus dures et plus difficiles à monter en température que les tendres utilisées par l'Espagnol et l'essentiel des pilotes, ont fait preuve d'une prudence extrême sur une piste manquant singulièrement d'adhérence. Le résultat a été deux places perdues par le Britannique quand le Finlandais, après avoir doublé son coéquipier, est repassé au deuxième rang derrière le pilote McLaren. Une fois la piste redevenue optimale, les deux pilotes Mercedes ont pu donner la pleine mesure de leur matériel et, après avoir repris les commandes, ont tranquillement dominé la course pour le résultat auquel tout le monde pouvait s'attendre et avec les conséquences que l'on connaît.

Une zone DRS beaucoup trop longue ?

OUI ! Pour cette première course à Portimão, la FIA a décidé de ne proposer aux pilotes qu'une zone d'activation du DRS, dans la ligne droite des stands. Or, cette zone a englobé la quasi-intégralité de cette portion du circuit, le point d'activation étant placé 125 mètres après la sortie du dernier virage. Or, la ligne droite des stands étant longue de 969m, les pilotes ont pu utiliser le DRS en course sur près de 800 mètres. Autrement dit, avec le différentiel de vitesse lié à l'ouverture de l'aileron arrière maintenu sur une durée relativement longue, un pilote n'avait quasiment aucune chance de se défendre, sauf à user de tactiques plus que limites, tel le « coup du dragon » rendu célèbre par Simon Pagenaud dans le dernier tour des 500 Miles d'Indianapolis en 2019 ou de bouger dans la zone de freinage comme a longtemps pu le faire Max Verstappen. Sans doute que si la F1 devait retourner au Portugal, cette zone serait nettement réduite, quitte à en ajouter une deuxième, plus courte, entre les virages 4 et 5, vers l'épingle qui n'a pas été suffisamment utilisée comme une zone de dépassement.

Albon a-t-il déjà perdu son baquet chez Red Bull Racing ?

LE COUPERET SE RAPPROCHE. Après avoir usé Pierre Gasly en moins d'une demi-saison, Max Verstappen semble sur le point de venir à bout d'Alexander Albon. Arrivé chez Red Bull Racing il y a un peu plus d'un an, le Thaïlandais a perdu tout le crédit que Christian Horner lui avait donné. Le patron de l'écurie basée à Milton Keynes n'a pas caché qu'un ultimatum a été posé à l'ancien pilote Toro Rosso, qui a deux courses pour relever le niveau. Or, à Portimão, Albon a manqué le coche. Parti sixième après une bonne séance de qualifications, le Thaïlandais a vite plongé dans la hiérarchie, pointant au 12eme rang après deux tours sans jamais avoir pu remonter, terminant le Grand Prix à cette même position alors que son coéquipier a pris la troisième place et que Pierre Gasly, auteur d'une course magnifique, a terminé cinquième. Tout porte à croire qu'il y aura du changement à Milton Keynes en 2021... avec Christian Horner qui a convenu qu'il lui faudra sans doute aller chercher au-delà d'une filière Red Bull asséchée en talents pour engager un pilote d'expérience et plusieurs noms reviennent, dont celui de Nico Hulkenberg, qui a impressionné lors de ses trois piges avec Racing Point.

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