GP de Russie : La course en questions

GP de Russie : La course en questions©Panoramic, Media365

Mathieu WARNIER, Media365, publié le lundi 28 septembre 2020 à 08h48

Retour en questions sur le Grand Prix de Russie remporté ce dimanche par Valtteri Bottas.

La pole position est-elle toujours maudite à Sotchi ?

OUI. En sept éditions du Grand Prix de Russie sur le circuit tracé dans le Parc Olympique de Sotchi, le pilote le plus rapide lors des qualifications du samedi ayant converti sa pole position en victoire le dimanche est arrivé à... deux reprises seulement. Lewis Hamilton en 2014 puis Nico Rosberg en 2016 ont été les seuls à y parvenir. Un fait qui tient à la configuration même du circuit russe qui, entre la ligne de départ et le premier freinage, offre plus de 900 mètres d'accélération et, donc, une énorme opportunité de profiter de l'aspiration pour gagner des positions. Sur un circuit où doubler est loin d'être évident, passer le virage 2 en tête de la course est un avantage certain. S'il n'avait pas été maladroit avant la course, Lewis Hamilton était bien parti pour rééditer sa performance de 2014 mais ce n'était clairement pas son jour.

Les pénalités à l'encontre de Lewis Hamilton étaient-elles justifiées ?

ABSOLUMENT. Avant chaque Grand Prix, le directeur de course Michael Masi transmet aux écuries un document compilant de nombreuses informations, dont notamment la zone permettant aux pilotes d'effectuer durant le week-end des essais de départ. Pour ce Grand Prix de Russie, cette zone était positionnée juste à la sortie de la ligne des stands, où Lewis Hamilton s'est arrêté une première fois ce dimanche avant de faire deux tentatives de départ, la première à 12h31 et la deuxième à 12h35, à même la piste. N'ayant pas respecté les instructions données, et dont il devait avoir connaissance, tout comme la position des feux indiquant la fermeture de l'entrée des stands à Monza lors du Grand Prix d'Italie, la sanction est logiquement tombée à deux reprises, ce qui a ruiné les chances du Britannique d'égaler le record de 91 victoires de Michael Schumacher ce dimanche. Heureusement pour Lewis Hamilton, les commissaires ont opté pour la moins sévère des sanctions possibles.

Hamilton sera-t-il bientôt suspendu ?

UN PEU DE REPIT POUR LE BRITANNIQUE. Depuis 2014, à la suite du terrible accident provoqué par Romain Grosjean lors du Grand Prix de Belgique 2012, la FIA a mis en place un système de « points de pénalité ». A l'image du permis de conduire, chaque pilote a un quota de douze points et si, sur une période glissante de douze mois, un pilote atteint ce chiffre, il est automatiquement suspendu pour le Grand Prix suivant. Depuis six ans, jamais un pilote n'a dû subir une telle sanction... mais Lewis Hamilton en est très proche. Initialement, en plus de ses dix secondes de pénalité sur la piste, le Britannique a vu les commissaires ajouter deux points à son total, l'amenant à dix. Or, avant le Grand Prix de Russie, le leader du championnat du monde comptait déjà huit points, avec un total qui ne sera pas revu à la baisse avant le Grand Prix de Bahreïn en novembre prochain. En conséquence, dans cette situation, Lewis Hamilton n'était qu'à deux points d'une suspension. Toutefois, les commissaires de la FIA sont revenus sur leur décision, annulant les deux points de pénalité en justifiant leur décision par la volonté de blâmer l'écurie Mercedes qui a donné l'autorisation à son pilote de faire ces essais de départ dans une zone non autorisée, et non pas Lewis Hamilton qui a suivi les ordres. Reste que le Britannique devait être conscient qu'il était en faute à ce moment et a donc accepté de faire ces essais de départ illégaux. Ce qui est certain, c'est que Lewis Hamilton va devoir se tenir à carreaux jusqu'à la fin du Grand Prix de Turquie car, dans le cas contraire, la pression sera de plus en plus forte sur lui.

Ocon a-t-il failli ruiner la course de Ricciardo ?

QUASIMENT. Coincé derrière Sebastian Vettel après son arrêt au stand et en perte de rythme avec ses pneus durs, Esteban Ocon a reçu au 24eme tour l'ordre de laisser passer Daniel Ricciardo, qui a finalement pu prendre le meilleur sur l'Allemand et aller chercher la cinquième place. Mais le Français, très maladroitement, a obtempéré dans la zone de freinage du virage 2, se mettant hors trajectoire vers l'intérieur du virage. Etant une gêne visuelle pour l'Australien, l'ancien pilote Manor a provoqué un freinage difficile pour son coéquipier qui aurait pu endommager ses gommes mais, dans la foulée, il a coupé la sortie du virage 2, provoquant une pénalité de cinq secondes pour ne pas avoir suivi les consignes du directeur de course, qui a exigé que tout pilote allant trop loin dans cette zone du circuit soit contraint de suivre un chemin prédéterminé pour rallier la piste en sécurité. Heureusement, Daniel Ricciardo a fait le nécessaire pour effacer sur la piste cette pénalité et conserver cette cinquième place devant Charles Leclerc.

Ferrari est-il sur la bonne voie ?

UN PEU. Après un 1000eme Grand Prix très difficile au Mugello, Ferrari a apporté des modifications à sa rétive SF1000 dans le but de trouver des solutions en vue, déjà, de la saison prochaine. Si, comme trop souvent, la séance de qualifications a été pénible pour la Scuderia avec aucun de ses deux pilotes en Q3, la course a permis à Charles Leclerc de remonter au sixième rang quand un Sebastian Vettel à la motivation toujours plus remise en cause n'a pas pu faire mieux que 13eme. Après la course, au micro de Canal+, Charles Leclerc n'a pas hésité à qualifier ce Grand Prix de Russie de « journée très positive » et, surtout, totalement inattendue. De là à dire que Ferrari s'est remis sur le droit chemin, c'est sans doute exagéré mais il semble que la Scuderia commence à mettre le doigt sur certains soucis de sa monoplace... en-dehors d'un moteur qui est toujours à la peine et, ça, ça ne changera pas avant 2021.

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