GP de Bahreïn : Le Grand Prix en questions

GP de Bahreïn : Le Grand Prix en questions©Media365

Mathieu WARNIER, Media365, publié le lundi 30 novembre 2020 à 07h56

Retour en questions sur le Grand Prix de Bahreïn, remporté ce dimanche par Lewis Hamilton devant Max Verstappen et Alexander Albon mais également marqué par l'accident de Romain Grosjean.


Romain Grosjean a-t-il été sauvé par le halo ?

OUI. Cette édition 2020 du Grand Prix de Bahreïn, ça a été assez répété, a été la scène d'un véritable miracle. Encastré dans la cellule de survie de sa Haas plongée dans le feu provoqué par son carburant, Romain Grosjean est sorti quasiment indemne d'un accident effroyable. Mais, si la survie du Français est la somme d'un ensemble de facteurs (vêtements ignifugés, cellule de survie quasiment indestructible, intervention rapide des secours...), il en est un qui est indubitablement intervenu pour éviter une issue fatale : le halo. Dans une vidéo publiée sur Instagram, le Genevois en convient lui-même, alors qu'il n'était pas un de ses partisans à l'époque. En effet, quand on étudie de près ce qui est arrivé, on se rend compte que la structure en titane qui a été ajoutée en 2018, notamment en réponse à l'accident fatal de Jules Bianchi lors du Grand Prix du Japon en 2014, a permis une plus grande ouverture entre les rails de sécurité et, donc, évité que la tête de Romain Grosjean aille directement en contact avec les protections et soit la cible de dommages qui auraient pu s'avérer fatals.

McLaren en pole position pour la troisième place ?

DE PLUS EN PLUS. Alors que, à la suite d'un Grand Prix de Turquie réussi, Racing Point semblait la mieux placée pour être la troisième force du plateau, la donne a nettement changé et l'écurie de Silverstone pourra regretter la défaillance du moteur Mercedes de la monoplace de Sergio Pérez. En effet, l'abandon du Mexicain a provoqué un zéro pointé pour Racing Point alors que, dans le même temps, McLaren a réalisé un tir groupé avec la quatrième place de Lando Norris et la cinquième de Carlos Sainz Jr. Au total, l'écurie de Woking a pris 22 points contre huit pour Renault, un pour Ferrari et, donc zéro pour Racing Point. Avec deux courses encore au programme lors des deux prochains week-end, les 17 points d'avance que compte désormais McLaren ressemble à un beau matelas alors que Ferrari a sans doute dit adieu au fol espoir de terminer la saison sur le podium. Lors du Grand Prix de Sakhir, Sergio Pérez et Lance Stroll n'auront pas le droit à l'erreur, sauf à mettre leur écurie en dehors de la course à la troisième place et aux subsides qui vont avec.

Max Verstappen, vice-champion du monde en puissance ?

EVIDEMMENT. Si Mercedes a déjà assuré le titre constructeurs au Portugal puis le titre pilotes avec Lewis Hamilton en Turquie, le Grand Prix de Bahreïn a fragilisé un peu plus le doublé qui s'annonçait il y a encore quelques semaines. En effet, après son Grand Prix très difficile à Istanbul, Valtteri Bottas a une nouvelle fois déçu à Sakhir. Pris dans la nasse lors du premier départ puis contraint à un premier arrêt dès le 4eme tour en raison d'une crevaison, le Finlandais a dû faire trois arrêts et n'a cessé d'être à la bagarre dans le peloton pour remonter au sixième rang au moment de son deuxième arrêt et finalement échouer à une piteuse huitième place, terminant la course de manière précautionneuse avec une deuxième crevaison. S'il parvient à prendre quatre points, Max Verstappen a quasiment fait le carton plein. En effet, deuxième derrière un intouchable Lewis Hamilton malgré une certaine prise de risque avec un troisième arrêt à onze tours du but, le Néerlandais s'est offert le point du meilleur tour en course pour reprendre quinze unités au pilote Mercedes. Au classement pilotes, l'écart ne cesse de fondre avec douze unités entre Valtteri Bottas et Max Verstappen à deux courses du but. Une situation qui pourrait faire réfléchir les dirigeants de Mercedes et, le cas échéant, permettre à Valtteri Bottas de prendre le maximum de points si un doublé des Flèches d'Argent s'annonçait lors du Grand Prix de Sakhir le week-end prochain.

Pierre Gasly aurait-il pu faire mieux niveau stratégie ?

MERCI A LA VOITURE DE SECURITE ! Si Pirelli, en amont de la course, avait clairement indiqué qu'une stratégie à un arrêt était très compliquée à mettre en œuvre. AlphaTauri a tenté le coup avec Pierre Gasly, bien aidé par le drapeau rouge en début de course. Parti en pneus medium, comme tous les membres du Top 10 en qualifications, le Français a tenté un coup de poker en chaussant les pneus durs lors de l'interruption provoquée par l'accident de Romain Grosjean. Un premier train de pneus neufs qu'il a pu emmener jusqu'au 25eme tour, avant la mi-course. L'écurie de Faenza a mis le deuxième et dernier train de pneus durs inutilisé pour tenter d'aller le plus loin possible. Une stratégie osée qui a permis au vainqueur de Monza de pointer un temps au troisième rang puis de remonter jusqu'au sixième à moins de dix tours de l'arrivée. C'est alors que l'usure des gommes a fait son effet avec une AlphaTauri loin du compte niveau rythme. La formation italienne a été à la croisée des chemins, avec la possibilité de repasser par les stands pour chausser des gommes plus fraîches et performantes. Toutefois, Pierre Gasly est resté en piste, cédant face aux deux McLaren pour reculer au sixième rang. Sous la menace de Daniel Ricciardo, le pilote AlphaTauri a sans doute été soulagé de voir la voiture de sécurité entrer en piste pour la conclusion de la course, lui permettant de sauver cette position et les points qui vont avec. Sans ça, sans doute que l'Australien et même Valtteri Bottas auraient laissé sur place le Français.

Deux Grands Prix à Bahreïn, mais quelles différences ?

DU TOUT AU TOUT. Alors que, pour les deux courses en Autriche, les paramètres n'avaient pas changé, des pneus plus tendres avaient permis de différencier les deux étapes à Silverstone. Mais, pour les deux manches à Bahreïn, la F1 a décidé de changer drastiquement la donne. Tout d'abord, le tracé sera fondamentalement différent avec la variante « Outer », plus courte (3,543km) et rapide qui sera utilisée. Les caractéristiques de cette configuration vont pousser les écuries à opter pour des réglages aérodynamiques à l'opposé de ceux faits ce week-end. A cela s'ajoute le choix de Pirelli d'apporter des gommes plus tendres et, donc, plus performantes, par rapport à ce week-end. Enfin, les horaires ne seront pas du tout les mêmes avec l'intégralité des séances qui seront disputées de nuit quand le Grand Prix de Bahreïn est habituellement lancé de jour pour se conclure de nuit. Le Grand Prix de Sakhir sera un défi totalement différent et, par bon nombre d'égards, inédit pour la Formule 1 moderne, avec notamment la pole position qui devrait être signée en moins d'une minute dans une séance qui s'annonce intense avec un trafic qui devrait être important, notamment en Q1.

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