F1 : Qui viendra compléter la grille de départ de la saison 2021 ?

A lire aussi

Mathieu WARNIER, Media365 : publié le vendredi 30 octobre 2020 à 18h10

Alors que les écuries Alfa Romeo et Williams ont gravé dans le marbre leurs duos de pilotes pour la saison 2021, tour d'horizon des places encore disponibles et des candidats potentiels pour les occuper.

Alors que la saison 2020 entre dans sa dernière ligne droite, 2021 est déjà en vue pour le paddock de la Formule 1. Alors qu'un calendrier à 23 Grands Prix a d'ores-et-déjà fuité, les tractations s'intensifient pour remplir les baquets des 20 monoplaces qui prendront part à la nouvelle saison. En effet, en marge du Grand Prix d'Emilie-Romagne, disputé sur deux jours ce week-end à Imola, Alfa Romeo a d'abord confirmé les prolongations de contrat de ses deux pilotes Kimi Räikkönen et Antonio Giovinazzi. Ensuite, Williams a mis fin à l'imbroglio autour de George Russell en confirmant de manière incontestable que le Britannique, protégé de Toto Wolff, sera bien le coéquipier de Nicholas Latifi l'an prochain alors que la rumeur de l'arrivée de Sergio Pérez. Avec ces deux annonces, le nombre de baquets officiellement disponibles en vue de la saison prochaine s'établit désormais à cinq, avec Mercedes, Red Bull Racing, AlphaTauri et Haas qui sont concernés, même si certains d'entre-eux sont déjà réservés.

Mercedes : Hamilton attend la fin de saison pour négocier

Alors que Valtteri Bottas a déjà signé son contrat pour la saison 2021, Lewis Hamilton n'est pour le moment pas engagé avec Mercedes. Le sextuple champion du monde, désormais recordman des victoires en Grands Prix et très probablement sacré pour la septième fois en fin de saison, arrive à l'échéance de son contrat au terme de la saison et il ne semble pas pressé d'ouvrir les tractations avec Toto Wolff et les dirigeants de Mercedes... même si son intention de piloter une Flèche d'Argent à l'avenir ne fait pas de doute. « À un moment donné j'imagine que l'on se posera et que l'on discutera. Mais ce n'est pas une priorité immédiate... Comme je l'ai dit, je n'ai pris aucune décision, mais je veux rester, a confié Lewis Hamilton en marge du Grand Prix du Portugal. Je pense que lorsque nous nous poserons, normalement nous partirons sur une durée de trois ans, mais nous sommes dans une période différente. La question est aussi de savoir si je veux continuer pendant trois saisons. Nous entrerons dans une nouvelle ère en 2022, c'est donc très excitant. Toutes ces choses, nous en parlerons naturellement, mais jusqu'à présent, je pense avoir mérité le droit d'être en position de rester un certain temps. Mais pour l'instant, je ne peux rien dire de plus. » Il faudra un véritable tremblement de terre pour que l'alliance Hamilton-Mercedes prenne fin après le Grand Prix d'Abu Dhabi la saison prochaine.

Red Bull Racing : Prolonger Albon ou miser sur l'expérience ?

Sous contrat jusqu'en 2023, Max Verstappen n'est pas sur le départ du côté de Red Bull Racing, même si l'avenir pourrait être flou en raison de l'incertitude au sujet de la future motorisation de l'écurie basée à Milton Keynes. Mais, en ce qui concerne Alexander Albon, la pression va grandissante. Peinant à supporter la comparaison avec son coéquipier, tout comme Pierre Gasly au début de la saison 2019, le Thaïlandais est tout de même parvenu à signer son premier podium lors du Grand Prix de Toscane. Mais, face à des résultats en dents-de-scie, tout indique que Christian Horner a perdu patience et le baquet de l'ancien pilote Toro Rosso est toujours plus un siège éjectable. En effet, les Grands Prix du Portugal et d'Emilie-Romagne composent ce qui semble être un ultimatum donné par l'écurie à son pilote. Or, avec une anonyme douzième place à Portimão, Alexander Albon n'a pas plaidé en sa faveur. Si Christian Horner devait se défaire de son pilote, ce dernier serait comme dans une impasse car la filière de formation Red Bull semble en panne et aucun jeune talent n'a les reins assez solides pour faire le grand saut alors qu'un retour de Pierre Gasly ou de Daniil Kvyat a été rapidement écarté. Tout porte donc à croire que Red Bull Racing va devoir se tourner vers une solution externe pour régler le problème, avec l'envie d'apporter de l'expérience à une écurie dont l'ambition reste le titre mondial. Un nom revient de plus en plus du côté de Milton Keynes, celui de Nico Hulkenberg. En fin de contrat et remplacé par Esteban Ocon en début de saison chez Renault, l'Allemand a impressionné lors de ses trois remplacements au pied levé chez Racing Point cette saison. Mais, avec le départ de son partenaire principal Aston Martin en fin de saison, les nécessités financières pourraient remettre dans le jeu Sergio Pérez, qui a vu la porte de l'écurie Williams se refermer.

AlphaTauri : La continuité ou le pari de la jeunesse ?

Vainqueur du Grand Prix d'Italie, Pierre Gasly n'a pas eu gain de cause auprès de Red Bull Racing et va rester une saison de plus au sein de la Scuderia AlphaTauri, qui est en pleine progression depuis qu'elle est devenue l'écurie-sœur au lieu du « junior team » de Red Bull. Mais la question de son coéquipier se pose car Daniil Kvyat est menacé après avoir été rapatrié en catastrophe au début de la saison 2019 pour remplacer Brendan Hartley. Et le choix pourrait découler directement de celui effectué à Milton Keynes. En effet, Alexander Albon pourrait revenir à Faenza s'il devait perdre son baquet aux côtés de Max Verstappen. Mais une autre option s'offre à Franz Tost. Même si Honda a confirmé son intention de quitter la F1 à l'issue de la saison 2021, le motoriste japonais ne compte pas abandonner un de ses protégés, Yuki Tsunoda. Actuel troisième du championnat de Formule 2 à quatre courses de la fin de la saison, le Japonais est également soutenu par Red Bull et devrait voir la FIA lui accorder la super-licence en fin d'année. Une telle signature verrait AlphaTauri reprendre des airs de pouponnière pour la filière Red Bull même si Yuki Tsunoda a déjà montré à l'échelon inférieure qu'il a le talent pour bien faire en F1 dès 2021. Une décision à ce sujet est attendue pour le Grand Prix de Bahreïn, à la fin du mois de novembre.

Haas : Vers un changement total de stratégie

C'est désormais officiel, l'écurie Haas va renouveler de fond en comble son duo de pilotes. Romain Grosjean et Kevin Magnussen ne rempileront pas en 2021 et le pilote français l'a clairement confirmé, il est désormais question de faire venir des pilotes ayant une importante contribution financière, possiblement au détriment du talent au volant. Alors que Günther Steiner ne cesse de faire mine que le choix n'est pas encore fait et que l'aspect financier n'entrera pas totalement en ligne de compte, le choix de Gene Haas et de ses collaborateurs semble bien déjà fait. Bénéficiant de l'appui de son père, oligarque russe ayant fait fortune dans le commerce de la potasse, Nikita Mazepin devrait passer de la F2 à la F1 la saison prochaine. Exsangue sur le plan économique, l'écurie Haas profiterait de ce recrutement pour attirer des sponsors permettant de la remettre sur de bons rails. Pour le deuxième baquet, alors que Ferrari a maintenu Antonio Giovinazzi chez Alfa Romeo et que le nom de Sergio Pérez flotte toujours autour de l'écurie américaine, l'arrivée d'une jeune pousse de la filière du constructeur italien est toujours d'actualité. Si Robert Shwartzman, Callum Ilott et Mick Schumacher ont récemment pu faire leurs armes à Fiorano, les deux derniers n'ont pas pu participer aux essais libres du Grand Prix de l'Eifel à cause de la météo qui a annulé la séance. Toutefois, actuel leader du championnat de Formule 2, le fils de Michael Schumacher tient clairement la corde pour obtenir ce deuxième baquet chez Haas et faire revenir son nom dans la discipline, neuf ans après la retraite définitive de son père, qui avait fait un retour chez Mercedes entre 2010 et 2012.

Vos réactions doivent respecter nos CGU.