F1 : Pourquoi Hamilton est le meilleur poleman

A lire aussi

Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le dimanche 09 mai 2021 à 11h41

Lewis Hamilton a décroché en Espagne sa 100eme pole position. Mais comment fait-il pour être aussi fort ?

Il est insatiable. Septuple champion du monde, Lewis Hamilton s'est offert une 100eme pole position samedi sur le circuit du Grand Prix d'Espagne. Dimanche, à Barcelone, le pilote Mercedes s'élancera devant Max Verstappen, Valtteri Bottas, Charles Leclerc et Esteban Ocon. S'il n'en revient toujours pas d'avoir atteint cette marque mémorable, le Britannique est un perfectionniste, un obsédé du détail capable d'améliorer la performance et de le faire aller plus vite que les autres. Le voilà très loin devant Michael Schumacher (68 poles) et Ayrton Senna (65).

Hamilton : Mon cerveau ne cesse d'emmagasiner des informations »

Mais comment fait-il pour être aussi fort lors des qualifications ? « Je profite des essais pour - entre autres - décrypter des détails sur la piste qui vous font passer plutôt à dix centimètres près plus à gauche ou à droite pour améliorer votre performance, révèle Hamilton dans L'Equipe, dimanche. Mon cerveau ne cesse d'emmagasiner des informations. C'est incroyable, nous sommes tous des ordinateurs vivants. Le mien a certaines capacités, mais comparé à celui des ingénieurs de chez Mercedes, il ne peut s'aventurer face au moindre calcul basique. Or, pour eux, ça ne pose aucun souci. Ces types seraient capables de résoudre des équations pour envoyer des fusées dans l'espace. À chacun son processeur. Le mien m'aide à optimiser mon pilotage. »


La technique, oui, mais c'est également une affaire mentale. « Chasser le millième de seconde relève du défi. D'une quête. Un tour se construit comme une succession de fractions de secondes perdues, d'autres gagnées. Tout est une affaire d'alchimie. De précision. Réussir le tour quasi parfait relève de la même complexité que celle à laquelle est confronté un maître horloger. Tendre vers la perfection, pour réussir une performance quasi parfaite. Maîtriser le temps. Il est donc avant tout question de compromis. Pour optimiser les gains et minimiser les pertes, il faut mentalement travailler sur soi. S'entraîner à délivrer le meilleur sur un espace-temps particulièrement contraint. Se fixer des objectifs. Construire la confiance en soi. Croire en ses capacités. Être capable de laisser de côté ses soucis, ses pensées négatives. Apaiser l'esprit. Reposer le corps », explique le pilote de 36 ans dans un article passionnant.

De l'apnée, mais aussi un travail de respiration quand il court

« Mais nous ne sommes que des êtres humains. Il y a des matins où vous vous levez en pleine forme, empli de bonnes vibrations, d'autres où ça va moins bien. Piloter une F1 ne vous donne pas d'autre choix que de délivrer le meilleur. Vous ne pouvez pas arriver en maugréant : "Je suis de mauvaise humeur parce qu'untel a dit ça sur moi, ou parce que j'ai eu un souci avec ma petite amie." Non, ça, vous ne pouvez pas. Je n'ai pas de temps à perdre avec ces conneries. Je ne ramène jamais la moindre contrariété avec moi sur un circuit. Quelle que soit son importance, je la mets à la poubelle. Mon esprit doit être totalement libéré et nettoyé. Un seul objectif : la performance. La route vers le succès ne prend jamais de raccourci », ajoute Hamilton qui fait de l'apnée pour la respiration. « C'est un des nombreux exercices qui participent à ma préparation. Je travaille aussi ma respiration lorsque je cours, afin d'optimiser l'oxygénation de mon corps. C'est crucial pour pouvoir aller chercher au fond de soi un supplément de force, d'énergie. » Dimanche en Catalogne, il visera une 98eme victoire.

Vos réactions doivent respecter nos CGU.