F1 : Hamilton, Ferrari, les jeunes qui poussent... Flashback sur l'année 2020

Clément Pédron, Media365, publié le jeudi 24 décembre 2020 à 22h07

L'exercice 2020 de Formule 1 a été en de nombreux points, incroyable. Par son contexte et ses aménagements, par ses distinctions et son plateau, cette saison restera pour très longtemps, un grand millésime.

Il était sans doute écrit que Lewis Hamilton obtiendrait sa septième couronne mondiale dans une saison particulière. Toujours avec panache et envie, relevant à chaque fois le niveau d'exigence de sa monoplace, le roi britannique s'est à nouveau assis sur le trône de la discipline. Mais il n'a pas fait que ça. Il s'est assuré de tout rafler sur son passage, comme le record de victoires de Schumacher (95 victoires), le record de podiums (165 contre 155 pour l'icône allemande). Que le pilote ait la meilleure voiture du plateau est un fait, mais encore faut-il savoir la dompter. Et à ce jeu-là, Lewis s'est appliqué à rassembler tout le monde à sa cause. Jamais sur la réserve, toujours en quête de performance, le natif de Stevenage ne relâche jamais la pédale. L'assoiffé de la gagne n'est jamais rassasié et ne laisse surtout (presque) qu'aucune miette à ses adversaires. Même Valtteri Bottas, son équipier chez Mercedes, a peiné à faire illusion. Avec 11 victoires, 10 pôles, 14 podiums et 16 top 10 en 16 courses (il a loupé le Grand Prix de Sakhir à cause d'un test positif au Covid-19), il reste le maître incontesté de la discipline. Malgré un moteur qui a donné des signes de faiblesse récemment, il domine sa monoplace et ne souffre pas de la concurrence avec son coéquipier.

Perez, la bonne pioche de Red Bull

Le n°77 Finlandais fait pâle figure à côté. Malgré deux victoires cette saison (Spielberg, Sotchi) et trois podiums, Valterri Bottas a complètement manqué la deuxième partie de la saison en se faisant notamment dominé par George Russel, le pilote Williams qui remplaçait Hamilton durant tout un week-end à Bahreïn. Avec lui, c'est (très) souvent le même refrain, il est loin des échappements du Britannique mais reste un fidèle lieutenant. Fort heureusement pour la compétitivité de la F1, Max Verstappen, au volant de la Red Bull montre les crocs. Lors de la dernière manche de la saison à Abou Dabi, le pilote batave s'est clairement imposé comme la principale épine dans le pied de Lewis Hamilton. C'est le premier a réellement montré, avec le concours d'une monoplace survitaminé au moteur Honda, qu'il peut concurrencer les Mercedes. À de nombreuses reprises d'ailleurs, il s'est souvent intercalé entre les deux pilotes de la firme allemande. Avec deux sacres au compteur (Silverstone et Abou Dabi), il y a fort à parier que Verstappen va en vouloir plus l'an prochain, d'autant qu'il compte maintenant, comme nouvel équipier, Sergio Perez (4eme au classement). Le récent vainqueur du Grand Prix de Sakhir, est d'un tout autre calibre qu'Alexander Albon qui sera cantonné au simulateur en 2021. Expérimenté (il pilote une F1 depuis 2011), maître en l'art de gérer ses pneumatiques et fin tacticien de course, le Mexicain s'est vu offert une monoplace encore plus performante que la Racing Point qu'il conduisait cette saison. Son entente avec Verstappen va également être très intéressante à observer.

McLaren au forceps, Racing Point disparaît

Après Mercedes et Red Bull, McLaren-Renault est la troisième écurie du classement constructeurs. Cette dernière a beau compter parmi ses rangs, deux jeunes pilotes (Carlos Sainz et Lando Norris), l'entente s'est révélée parfaite tout au long de la saison. Respectivement 6eme et 9eme du championnat, l'Espagnol et l'Anglais ont démontré toute l'étendue de leurs qualités au volant d'une monoplace performante. Lando Norris a réalisé un podium (3eme) à Spielberg en ouverture de la saison et a plus que rivalisé avec son coéquipier tout au long de la saison. Révélation de l'année 2019, le pilote McLaren a confirmé tout le bien qu'on pensait de lui. Carlos Sainz de son côté, file chez Ferrari pour remplacer Sebastian Vettel. En espérant, qu'il puisse s'exprimer avec une voiture vraiment compétitive. Daniel Ricciardo, qui a passé deux ans chez Renault (voir autre article), rejoint l'écurie britannique et sera aux côtés de Norris pour former le nouveau binôme.

Racing Point a vécu sa dernière saison en Formule 1. À partir de l'an prochain, l'écurie, propriété d'un groupe d'investisseurs sera remplacée par Aston Martin. La marque britannique fait son retour dans la discipline en créant sa propre écurie à partir de Racing Point. Le président exécutif sera le père de Lance Stroll, Lawrence, qui officiait déjà l'an dernier avec la firme rose. Lance Stroll et Sebastian Vettel seront les deux pilotes de cette écurie plein d'ambition.  Vous l'avez sans doute remarqué, le nom de Ferrari n'a pas encore été cité. La marque au cheval cabré a vécu une saison très pénible en matière de résultats, finissant à la 6eme place du classement constructeurs. Une hérésie pour elle et une insulte grave à son palmarès. Face au pilote allemand en détresse, Charles Leclerc a fait ce qu'il a pu. Le Monégasque n'a pas été aidé par la grosse baisse de performance du moteur Ferrari mais a également fait deux erreurs (Spielberg et Bahreïn) qui ont coûté cher à l'écurie. Le leader du team Ferrari n'est pas monté sur la plus haute marche du podium mais a signé une 2eme et 3eme place (en Autriche et en Grande-Bretagne). Il aura à coeur de faire mieux l'an prochain avec une meilleure voiture.

La révélation Russell

Du côté des derniers de la classe, Alfa-Romeo, Haas et Williams, on a erré comme une âme en peine. La première écurie a subi de plein fouet le manque de performance du moteur Ferrari et ses deux pilotes (Giovinazzi et Räikkönen) cumulent seulement 5 top 10 en 17 courses. L'écurie américaine Haas a également été à la traîne. En manque de développement et d'innovations, Romain Grosjean et Kevin Magnussen ont subi cette saison plutôt qu'ils ne l'ont vécu. En 2021, Günther Steiner, le team manager chez Haas, a choisi de faire confiance à deux nouveaux pilotes : Mick Schumacher et Nikita Mazepin. Enfin chez Williams, George Russell a montré toute l'étendue de son talent dans une monoplace lente au possible. À huit reprises, il a réussi à la hisser en Q2, c'est dire la performance du pilote britannique. Celui qui a fait une pige chez Mercedes pour remplacer Hamilton, victime du Covid-19 lors du Grand Prix de Sakhir, aurait pu (dû) remporter sa première course si l'écurie n'avait pas fait une erreur aux stands.

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