Paul Rouget, Media365 : publié le mardi 22 août 2023 à 16h05
Nouvelle championne du monde du 100 m, avec un temps canon de 10"65, l'Américaine Sha'Carri Richardson (23 ans) savoure son éclatante revanche, elle qui a avait été privée des JO de Tokyo après un contrôle positif au cannabis.
Elle n'en croyait pas ses yeux. Partie du couloir 9 lundi soir à Budapest lors de finale du 100 m féminin aux Mondiaux d'athlétisme, Sha'Carri Richardson a coiffé tout le monde au poteau, s'imposant en 10"65 devant les grandes favorites jamaïcaines, Shericka Jackson (10"72) et surtout Shelly-Ann Fraser-Pryce (10"77), double tenante du titre. L'Américaine de 23 ans en profite pour battre le record des championnats du monde et devenir la cinquième femme la plus rapide de l'histoire.
Un sentiment "incroyable"
Et si elle s'est retrouvée dans le couloir 9, c'est en raison de sa demi-finale compliquée, après être passée au temps en qualifications. Suite à un départ raté, elle avait fini (très) fort pour prendre la troisième place, en 10"84, derrière Jackson et l'Ivoirienne Marie-Josée Ta Lou. Mais ce couloir, pourtant peu propice aux grandes performances, ne l'a pas gênée, bien au contraire. "J'étais seule, dans mon monde. Mais, honnêtement, cela a été comme ça toute ma vie. J'ai toujours été dans mon monde. Donc c'était parfait pour moi d'être dans le couloir 9, pour faire ce que je sais faire, et me concentrer uniquement sur moi-même, a-t-elle confié à Eurosport, avouant avoir ressenti un sentiment "incroyable" après avoir franchi la ligne en première position.
La Texane, qui sera forcément une des favorites de l'épreuve reine de l'athlétisme l'an prochain aux Jeux Olympiques de Paris, savoure aussi ce sacre parce qu'elle revient de loin. En 2021, elle avait été contrôlée positive au cannabis lors des sélections olympiques et avait été suspendue un mois par l'USADA, l'agence antidopage américaine, ce qui lui avait fait manquer les JO de Tokyo. Sha'Carri Richardson avait ensuite révélé avoir pris cette substance interdite suite au décès de sa mère biologique et n'a eu de cesse de se défendre. Ou de s'emporter quand la jeune patineuse russe Kamila Valieva avait été autorisé à participer aux Jeux de Pékin malgré un contrôle positif à un produit interdit. "La seule différence que je vois, c'est que moi je suis une jeune femme noire", avait-elle réagi après l'annonce du Tribunal arbitral du sport (TAS), qui avait autorisé Valieva à prendre la compétition sans juger l'affaire sur le fond. Désormais beaucoup plus apaisée, celle qui révélait en mai dernier avoir "trouvé la paix sur la piste" ne compte pas s'arrêter en si bon chemin...