Emmanuel LANGELLIER, Media365, publié le jeudi 28 décembre 2023 à 14h05
Attendue à moins d'un an des Jeux Olympiques de Paris 2024, la délégation française a failli aux Mondiaux de Budapest.
Il est peu de dire que la France n'a pas marqué les Championnats du monde d'athlétisme 2023 de son empreinte. A Budapest, la délégation tricolore s'avançait ambitieuse à moins d'un an des Jeux Olympiques de Paris 2024, où elle espère voir le Stade de France vibrer devant les exploits locaux. Au final, elle a frôlé le pire résultat de son histoire. Il n'y avait eu aucune médaille en 1983 et 1993. Dans une autre année se terminant par un « 3 », les Bleus ont évité le zéro pointé en raflant in extremis une breloque en Hongrie. Celle-ci est sertie d'argent. Sur le relais 4x400m masculin, Ludvy Vaillant, Gilles Biron, David Sombé et Téo Andant ont décroché la 2eme place avec le record de France à la clé (2'58"45). Les quatre Français ont ainsi endossé le rôle de sauveurs à l'instar de Kevin Mayer sur le décathlon aux Mondiaux 2022 de Eugene. A Budapest, il n'y a eu que huit places de finaliste, pas loin d'égaler les pires performances de 1983 et 2019 (6). Il y avait 56 athlètes engagés en individuel : seuls 10 ont réussi leur meilleure performance de la saison, dont six ont amélioré leur record personnel (comme les relayeurs et Alice Finot, 5eme du 3000 m steeple).
Mayer ne peut pas tout assumer
A 11 mois de la grand-messe olympique à la maison, ce n'est évidemment pas spécialement prometteur pour les athlètes français. « Le bilan n'est pas bon, a souligné le directeur de la haute performance, Romain Barras. Ma plus grande déception, c'est l'incapacité qu'ont eu la majorité des athlètes à se transcender le jour J, en battant leur record personnel, leur meilleur score de la saison ou en terminant à une meilleure place. "On a eu un trou générationnel en 2018 que, petit à petit, on essaie de combler, a analysé de son côté André Giraud, le président de la Fédération française. À Budapest, il y a eu la volonté d'amener le maximum de jeunes pour qu'ils puissent s'aguerrir. Certains ont réalisé leur meilleure perf, on ne peut pas les blâmer. Et d'autres sont passés à côté. C'est vrai que les résultats ne sont pas à la hauteur de ce qu'on aurait pu espérer au vu de notre potentiel, même si aucun athlète n'était classé dans les trois premiers mondiaux au début du championnat. » Fer de lance des Bleus, Kevin Mayer avait dû abandonner. « À un moment donné, je ne peux pas assumer les attentes de tout le monde. Je ne peux pas assumer d'être le seul à faire des médailles pour l'équipe de France », s'est désolé le Français qu'on espère bien retrouver tout en haut, à Saint-Denis en 2024.