Paul Rouget, Media365 : publié le mardi 12 juillet 2022 à 11h14
Quadruple champion olympique, sur le 5 000 et le 10 000 m, Mo Farah a levé le voile sur sa terrible histoire, lui qui a été arraché à sa famille et victime de trafic d'enfants avant de travailler comme domestique en Angleterre.
Il avait raconté son histoire à de nombreuses reprises. Comment il avait quitté, enfant, la Somalie, avec sa mère et ses frères, pour rejoindre son père en Grande-Bretagne. Sauf que l'histoire de Mo Farah, dévoilée mercredi dans un documentaire de la BBC qui lui est consacré, est en réalité bien différente. Son vrai nom est Hussein Abdi Kahin, et après la mort en 1987 de son père, tué lors de violences en Somalie, il a été envoyé, avec son frère jumeau Hassan, à Djibouti, pour vivre avec un oncle. Avant d'être victime de trafic d'enfants. "Je prends un gros risque en racontant mon histoire. C'est un secret que je cache depuis mon enfance. La vérité est que je ne suis pas celui que vous pensez que je suis", explique-t-il ainsi.
Un secret trop lourd à porter
Car le quadruple champion olympique, sur le 5 000 et le 10 000m, forfait pour les Jeux de Tokyo, a ensuite été enlevé par une femme qu'il n'avait jamais vu et amené en Grande-Bretagne, sous un faux nom, Mohamed Farah. En débarquant dans l'ouest de Londres, la femme en question lui a arraché la feuille où il gardait l'adresse de sa famille. "C'est à ce moment-là que j'ai su que j'étais en difficulté", raconte-t-il encore, expliquant ensuite qu'il a été contraint de travailler comme domestique. "Souvent, je m'enfermais dans la salle de bains pour pleurer." Et c'est en arrivant au lycée qu'il a raconté sa vraie histoire à un professeur. L'école a ensuite averti les services sociaux, et il a été placé dans la famille d'un de ses camarades de classe. La découverte de l'athlétisme avait été une vraie révélation pour l'adolescent, qui a obtenu la nationalité anglaise à 14 ans de manière illégale, puisque c'était sous une fausse identité. Mais malgré ces révélations, il ne devrait pas en être déchu. Et il avoue aujourd'hui que le secret de son histoire était désormais trop lourd à porter, et que c'était un soulagement de pouvoir enfin en parler.